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Architectures Vernaculaires
d'Ariège
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Analyse et description
- Une ou Des architectures?
- Quelle architecture?
- Organisation de l'habitat
- Caractères
- Adaptation climatique
- Transformations et pollutions
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Adaptation climatique de l'habitat vernaculaire
d'ariège
Pour se protéger des rigueurs du climat, l'ariègeois
des siècles passés n'avait que les matériaux
qui l'entouraient et son ingéniosité. Le climat
était plus contrasté qu'aujourd'hui, avec des hivers
plus rudes, et des hauteurs de neige plus importantes. Mais l'homme
aussi était plus rude et résistant.
La recherche du soleil
La première de ses préoccupations a été
la recherche du soleil, de sites bien ensoleillés où
installer sa demeure et cultiver la terre. Et l'Ariège
est pour cela aseez généreuse.
Avec la première élévation des prépyrénées
étendue d'Est en Ouest, et des massifs plus hauts mais
isolés de la chaine, elle possède nombre de flancs
Sud bien exposés, les soulanes principales. Premiers sites
d'installation permanente, ces soulanes sont habitées
depuis l'antiquité alors que la basse Ariège, couverte
de forêts, était quasi déserte.
Dans des sites à priori moins favorables, la multitude
de rivières et ruisseaux a creusé des vallées
dont les méandres dégagent des terroirs Sud-Est
à Sud-Ouest plus exigüs et occupés plus tardivement.
Et même les flancs Nord des massifs possèdent des
ondulations et buttes secondaires offrant des expositions Sud
favorables à l'installation humaine.
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Partie de soulane du Plantaurel
La maison ariégeoise
est donc remarquable par sa recherche du soleil
Rares sont les petits groupements ou bâtiments isolés
où l'exposition n'est pas des plus favorables. Ils résultent
de la pression démographique du XIXe siècle avec
la transformation de granges en habitat ou la recherche de nouvelles
terres pour la subsistance. En dehors des villages où
les apports des voies de communication deviennent priorité.
Et encore s'installent-ils en fond de vallée au confluent
de ruisseaux, profitant ainsi de percées dans les montagnes.
Même en basse ariège au climat moins rude l'habitat
s'implante de préférence au sommet dégagé
des buttes .
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Cette préoccupation solaire, présente dans toutes
les régions d'Ariège, a été guidée
par la nécessité énergétique et alimentaire,
mais également par une forte conscience cosmique. Elle
se retrouve dans la toponimie: nombreux sont en Ariège
les villages et lieu-dits contenant la racine soul (le soleil)-
Souleilhe, Soula, Soulan, Soulère,..-
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La protection du vent
Sauf vers les sommets, dans les cols ou quelques vallées
esposées, les sites de montagne sont assez abrités
des vents froids et pluvieux. Seul se ressent le vent de Sud
à effet de foehn qui assèche le sol et fait fondre
la neige.
Il n'en est pas de même en basse ariège plus ouverte
ni dans les prépyrénées qui reçoivent
les vents de l'atlantique et le vent d'autan méditerranéen.
Dans les zones de plaines, côteaux et basses montagnes
les habitations s'étendent en longueur pour offrir moins
de prise au vent et se protègent en s'entourant de végétation,
de bâtiments agricoles, ou en abaissant une toiture face
au vent porteur de pluie.

Une ferme dans les côteaux de basse
ariège,
sous les ruines d'un moulin à vent
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Une petite ferme dans la plaine
Ces granges à foin du
piémont pyrénéen, ouvertes à l'Est
et au Sud, indiquent les directions où la pluie n'est
pas à craindre
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L'organisation des espaces
L'espace réservé à l'habitat est plutôt
faible, avec un confort minimum: une pièce commune, la
cuisine salle à manger, une ou deux chambres à
l'étage (si étage), un grenier au-dessus. Quelques
appentis accolés au bâtiment ou séparés
pour les petits animaux, la réserve de bois de chauffage....
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Les façades
En Ariège, une seule façade contient toutes
les portes et fenêtres des différentes pièces,
la façade bien exposée, autant pour les maisons
en longueur de basse ariège que pour l'habitat en hauteur
des zones montagneuses. Les ouvertures sont assez petites pour
ne pas laisser entrer le froid, ce qui donne une ambiance interne
assez sombre. En soulane où les journées ensoleillées
sont clémentes, même en hiver, la porte restait
fréquemment ouverte pour contribuer à l'éclairage.
Enfin les balcons, espaces solaires privilégiés,
servaient au séchage de quelques produits et étaient
le lieu de maintes activités. Et ceux qui avançaient
sur la façade procuraient un abri et maintenaient à
l'ombre, l'été, les vitrages de la pièce
principale du rez de chaussée.
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L'isolation
Les matériaux de la maison -pierres, terre..- ne procuraient
pas une bonne isolation thermique malgré leur épaisseur.
Comme dans bien d'autres contrées, assise sur le sol et
construite en matériaux lourds, la maison d'ariège
joue sur son inertie, ses températures internes ne subissant
pas de grosses variations. Si elle reste fraîche en été,
elle est aussi froide en hiver.
Dans certaines régions les espaces annexes entourant le
coeur de la maison servaient d'isolation pour l'espace de vie.
Ainsi l'étage habité de la maison du pays de
Foix, avec les animaux au-dessous, le grenier au-dessus, le foin
à l'arrière et des voisins sur les côtés
n'expose-t-il qu'une seule face sur l'extérieur.
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Le chauffage
Enfin on peut parler de la cheminée.
L'ariégeois n'a pas développé des techniques
de chauffage comme on peut en rencontrer dans d'autres pays plus
nordiques, faute de moyens ou parce que la climat n'était
pas jugé en définitive comme très rude.
Seule la pièce principale est équipée d'une
cheminée à bois, avec parfois un four à
pain. La cheminée servait surtout à cuire les aliments,
accessoirement à chauffer les personnes rassemblées
autour. Rien n'était prévu pour les autres espaces.
Dans les temps anciens cette pièce
servait aussi pour la nuit, ou la famille se regroupait dans
une seule chambre.Les nuitées les plus froides, des braises
du foyer étaient placées sous les draps dans un
récipient, le "moine", et permettaient de se
coucher dans un lit moins glacé.
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